Portrait des 6 chevriers du pays d'Aix-en-Provence

Hugues, Christine et Anaïs sont fiers de vous accueillir au sein de leur ferme chaleureuse, et ils ont de quoi. Cela fait 33 ans qu’ils s’adonnent avec passion à l’élevage d’une cinquantaine de chèvres « Alpines Chamoisées ».

Autour de leur chèvrerie, vous pouvez admirer des champs à perte de vue. La raison ? L’autoproduction de l’alimentation de leurs bêtes. Sur 15 hectares, le couple cultive de l’orge et différents fourrages. Une partie de cette production est transformée en foin et l’autre sert de lieu de pâturage pour les chèvres qui sortent presque tous les jours de 11h à 18h. La nourriture proposée aux animaux est riche en matières azotées, indispensables dans la production d’un bon lait. La famille Girard choisit la méthode de rotation des cultures. Cette rotation demande de ne pas cultiver la même plante au même endroit plusieurs années de suite afin d’éviter l’épuisement des sols. Ils n’utilisent aucun traitement sur leurs terres.

La recette de bons fromages et d’un troupeau heureux selon Magali et Jérôme ? De la passion et une bonne dose d’amour dans la confection de leurs produits. Depuis cinq ans, ces éleveurs se consacrent au métier de chevrier et chevrière, devenu avec le temps, une véritable vocation.

Avec son troupeau de 38 chèvres, Magali parcourt les collines tous les jours, durant près de 3h, dans une zone Natura 2000. Ces espaces, permettant la préservation de la biodiversité, offrent aux chèvres une alimentation riche et en accord avec les saisons. Les animaux se régalent de bleuets au printemps, de chênes blancs, verts, ou encore d’écorces de pin. Jérôme et Magali souhaitent protéger ce lien essentiel entre la nature et leurs chèvres. Le troupeau agit notamment comme un débroussailleur naturel et les deux éleveurs veillent à changer régulièrement de lieu de pâturage, pour laisser le temps à la végétation de se régénérer.

En 1996, François réalise un rêve d’enfant : élever des chèvres. Celui qui accompagnait petit son oncle, berger de profession, dans les montagnes, est aujourd’hui à la tête d’un troupeau d’une centaine de chèvres du Rove. Cette race typique de la région était une évidence pour lui et sa femme Sandrine, qui rejoint l’activité en 1999. Elles sont une espèce rustique, locale et protégée grâce à la Brousse du Rove, un fromage bénéficiant d’une Appellation d’Origine Protégée (AOP) produit principalement dans le département des Bouches du Rhône.

L’exploitation de François et Sandrine est nichée en plein cœur des collines de la Roque d’Anthéron. Ces deux éleveurs, véritables amoureux de la nature et de la biodiversité, sont certifiés Agriculture Biologique depuis 2013. Pour une totale autonomie en matière d’alimentation, ils possèdent 20 hectares de prés, produisent leurs céréales, leurs compléments protéiques, leur foin, leur paille, ou encore leur propre compost. Ce qui anime François, c’est l’indépendance et le désir de relocaliser la production.

C’est à l’autre bout du monde, en Australie, que July et Jonathan tombent amoureux du métier. Ces baroudeurs y côtoient durant trois ans un éleveur de moutons avant de retourner en France et de s’intéresser aux chèvres. Attirés par l’authenticité et l’indépendance qu’apporte cette profession, les voici depuis 2020 à la tête d’un troupeau de 40 bêtes dont ils prennent soin tous les jours.

July et Jonathan font le choix de mélanger trois races de chèvres : la Rove, l’Alpine et la Provençale. Cette alliance développe leurs connaissances sur l’animal, les Alpines sont plus productives, mais les Roves offrent un lait plus gras et riche. Les deux producteurs s’adaptent et développent continuellement leur savoir-faire. Avoir trois types de chèvres est également un avantage pour leur production fromagère : « C’est une richesse aromatique pour nos fromages, comme dans un bon vin, on assemble » explique July.

C’est dans un paysage à couper le souffle, situé dans le massif du Regagnas, que Nathalie et Alexandre vous accueillent, sourire aux lèvres, dans leur chèvrerie. Dans une ambiance conviviale, ce duo fusionnel vous partage leur savoir-faire. Entre ces deux associés, c’est un coup de foudre amical et c’est en complémentarité qu’ils s’occupent avec amour de leurs chèvres. « On se retrouve avec soi-même, avec les bêtes, avec la nature…rester avec les animaux ça te remet à ta place » explique avec beaucoup d’humilité Alexandre.

Ils élèvent un beau troupeau de 80 bêtes, constitué de chèvres du Rove et de chèvres Communes Provençales, deux races méditerranéennes, parfaitement adaptées au climat de la région. La saison la plus importante et intense demeure celle des naissances. Après la mise-bas, les cabris sont sélectionnés pour rester au sein du troupeau selon la productivité laitière des mères. Des contrôles menés par la Chambre d’Agriculture sont réalisés trois fois par an pour guider les éleveurs dans leur choix.

« J’ai toujours eu des chèvres, mes fils ont grandi au milieu des chèvres, c’est une passion » confie Laurence, chevrière au Château des Trois Sautets. Ici, le métier est une vocation qui se pratique en famille.

Depuis 2005, Laurence consacre son énergie à l’élevage de ses chèvres, formant un troupeau qui compte aujourd’hui 120 bêtes. Au fil du temps, ses trois fils ont rejoint l’aventure et ont développé les terres viticoles de la famille. Ensemble, ils partagent une philosophie basée sur le circuit court, le respect de l’environnement et le bien-être animal. Les chèvres, inscrites en pastoralisme, passent plus de 5 heures par jour à brouter dans les vignes et les collines, se nourrissant de la richesse de ces terres. Toutes issues de la race du Rove, elles participent à la vie du domaine et s’imprègnent des terres.